Toutes les générations n’ont pas eu à composer avec une transition alimentaire majeure. Plus de 400 millénaires après le premier bouleversement de la manière dont nos ancêtres se nourrissaient, conséquent à la découverte du feu et de la cuisson, nous voilà challengés par la 5e transition alimentaire, celle qui nous permettra enfin de nourrir l’Homme et ses convictions, de nourrir la planète tout en la protégeant.
Cartographie des transitions alimentaires de l’Humanité
Animé par un instinct de survie aigu mais aussi par la quête existentielle d’un certain confort, l’Homme a enclenché sa première transition alimentaire par l’invention du feu, à l’ère de l’Homo Sapiens, il y a plus de 400 000 ans. La deuxième transition est née dans les contrées orientales de la Mésopotamie, avec les premières domestications de certaines espèces végétales et animales, sources moins éphémères de consommables. La troisième transition, qui a débuté 3 000 ans avant notre ère, a sans doute jeté les bases du système alimentaire actuel avec la division du travail entre les agriculteurs, les transformateurs et les commerçants. La quatrième transition fait suite à l’industrialisation, apportant une abondance inédite dans l’Histoire de l’alimentation humaine. Le système économique du triptyque « producteur – transformateur – distributeur » en est la conséquence directe. Le gap entre les transitions suit une tendance nettement baissière. En effet, le passage de la transition du feu à celle de la domestication a pris 56 fois plus de temps que celui qui nous a mené de la division du travail à l’industrialisation.
Chacune de ces transitions est arrivée à point nommé pour nourrir les Hommes. Revisiter l’Histoire de la pratique agroalimentaire avec les lunettes du 21e siècle pour y déceler des pratiques peu éthiques ou moyennement écologiques est un non-sens au regard de la fluctuation des contextes de vie (nomadisme, guerres, insécurité, épidémies et avancées de la science). En revanche, il est légitime, voire crucial, d’analyser la pratique contemporaine à la lumière des « nouvelles » données du macroenvironnement.
Pour les historiens de l’alimentation, l’Humanité vit déjà sa 5e transition alimentaire, avec une cascade d’objectifs espérés à plus ou moins long terme. Bien entendu, le dessein ultime de l’agriculture, qui reste de répondre au besoin alimentaire vital du vivant, est indéboulonnable. La 5e transition alimentaire peut se résumer en une question globale : comment mieux nourrir la population sur la durée ? La réponse implique des considérations :
- démographiques (la sécurité alimentaire face à la croissance soutenue de la population mondiale) ;
- géographiques (retisser le lien entre les ressources naturelles de l’arrière-pays et la cité) ;
- sanitaires (faire de l’assiette un allié santé et bien-être au quotidien, et non un facteur de risque de pathologies chroniques) ;
- éthiques (juste rémunération des agriculteurs, prix accessibles pour les consommateurs, lutte contre le gaspillage) ;
- écologiques (produire plus avec moins, protéger la planète pour sécuriser nos besoins alimentaires sur la durée).
EGalim, un corpus législatif propice à la 5e transition alimentaire
A bien des égards, les transitions précédentes étaient unidimensionnelles, avec le changement d’une variable décisive. La 5e transition se nourrit de la géographie, de l’histoire des territoires et des réalités locales, se manifestant ainsi sous plusieurs formes en fonction de la région. Mais des constantes se dégagent. A l’heure de l’ultra-productivisme cynique qui ne se préoccupe pas du lendemain, de l’aliment chimique (produisable hors sol), du dénutri, dévitalisé et cosmétiqué, la 5e transition alimentaire vient favoriser les solidarités et l’aliment santé en repositionnant l’activité agricole dans l’harmonie son écosystème.
En France, on retrouve dans la Loi EGalim un corpus législatif propice à la bonne négociation du 5e virage alimentaire. Issue des Etats Généraux de l’Alimentation (2017), la Loi EGalim entend :
- assurer une répartition plus équitable de la création de valeur agroalimentaire ;
- permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes ;
- accompagner la transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs ;
- promouvoir les choix de consommation privilégiant une alimentation saine, sûre et durable.
Avec 69 articles, 300 heures de débat au Parlement et quelque 5 000 amendements examinés, la Loi EGalim montre la voie avec des mesures concrètes :
- Interdiction progressive du plastique dans la restauration collective publique (bouteilles d’eau dans les cantines scolaires, contenants alimentaires dans les collectivités locales) et dans la restauration commerciale (touillettes, pailles) ;
- 50 % de produits durables dont 20 % de bio dans les restaurants collectifs de tous les établissements chargés d’une mission de service public ;
- Encadrement de la guerre des prix, avec la fin du « deux pour le prix d’un » ;
- Obligation de rendre publics les engagements en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire en restauration collective, etc.
Gastronome Professionnels : la 5e transition alimentaire dans l’ADN
Gastronome Professionnels, marque dédiée aux professionnels de la restauration et de l’agroalimentaire du groupe coopératif solidaire Terrena, a inscrit la transition alimentaire dans son ADN, bien avant et au-delà des nouvelles réglementations de la loi EGalim. Gastronome Professionnels, ce sont, pour une partie de notre offre, des solutions volaille qui bénéficient de la caution La Nouvelle Agriculture®, un engagement collectif d’agriculteurs privilégiant de nouvelles pratiques d’élevage plus vertueuses. Nos solutions volaille sont issues d’une filière éligible à EGalim à travers les externalités environnementales, les analyses de cycle de vie qui démontrent un impact positif sur l’environnement par rapport à l’élevage conventionnel, avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre (-11 % sur le poulet, -20% sur la dinde).
Gastronome Professionnels se veut par ailleurs l’émanation de l’esprit coopératif de Terrena (libre adhésion, gouvernance démocratique avec une voix par personne, solidarité intergénérationnelle, respect du bien-être animal et de l’environnement, développement des territoires et de la ruralité). Découvrez nos responsabilités en faveur de la 5e transition alimentaire.