En réponse aux attentes sociétales, mais aussi dans l’objectif de lutter contre l’antibiorésistance, les campagnes de sensibilisation et les mesures d’incitation se sont multipliées pour réduire les usages d’antibactériens et, dans certains cas, viser le « sans antibiotique » dans une dynamique de démédication. Pour les professionnels de la restauration et les industriels agroalimentaires, l’approvisionnement en produits démédiqués est un pas de plus vers la satisfaction des exigences de « nutrition – santé » du consommateur.
L’innovation pour tirer toutes les ficelles de la démédication dans l’élevage de volaille.
Sur les quatre premières années du plan Ecoantibio (2012 – 2015), l’exposition des animaux aux antibiotiques a baissé de 20%. Une performance encourageante qui nous rapproche un peu plus du dessein « One Health » (Une seule santé). Ecoantibio2 (2017 – 2021) va encore plus loin avec un objectif chiffré de réduction de l’exposition des animaux aux antibiotiques de 25% en 5 ans.
La santé humaine, la santé animale et la santé des écosystèmes sont interconnectées. Elles accusent, toutes, le même problème : celui de la perte d’efficacité des antibiotiques face aux bactéries pathogènes. Ce phénomène d’antibiorésistance, dopé par le recours abusif aux antibiotiques (la France dépasse la moyenne européenne en ce sens de 30%), exige une adaptation multifactorielle, engageant, dans les filières de production, aussi bien l’éleveur, le technicien, le vétérinaire et le producteur.
Là encore, et plus que jamais, l’innovation est au cœur des métiers d’élevage de volaille. Il faut dire que le nivellement par le haut des exigences du convive, qui aspire de plus en plus à la nutrition – santé, challenge les professionnels de la filière.
Après les annonces en cascade de la suspension imminente des élevages de poules en batterie au nom du respect du bien-être animal, c’est le volet de la démédication qui accapare l’attention. Pour rendre la perspective du « sans antibiotique » envisageable, les industriels ont dû assumer un important travail de R&D car en réduisant ou en supprimant l’antibiotique, l’animal est, par définition, plus fragile.
L’éleveur perd une « couche » de protection… une perspective angoissante à laquelle nous devons apporter une réponse efficace à travers de nombreux investissements et un accompagnement rationnel des éleveurs (sélection de souches de volailles plus rustiques, expertise couvoir, suivis techniques et amélioration, espaces de vie, alimentation diversifiée, rééquilibrage nutritionnel, traçabilité…) la réduction des antibiotiques est une opération délicate pendant laquelle il faut activer un certain nombre de leviers et ne rien laisser au hasard pour maîtriser tous les facteurs de risque.
Un jour de croissance en moins peut impacter le revenu de l’éleveur
Au-delà de l’anticipation des problèmes sanitaires par la maîtrise technique, l’enjeu est aussi, quelque part, de revenir aux fondamentaux de l’élevage de volaille. Mais le chemin reste encore long car pour les élevages à croissance rapide, un jour en moins dans la croissance d’un poulet va substantiellement impacter la croissance zootechnique et ainsi le revenu de l’éleveur. A travers la démarche La Nouvelle Agriculture®, Gastronome Professionnels aspire à rendre plus étroits les liens entre la nutrition et la santé, tout en prenant en compte les objectifs environnementaux et nutritionnels dans les productions agricoles et, par ricochet, dans les produits proposés aux professionnels de l’alimentaire. Le lapin* et le poulet La Nouvelle Agriculture ® sont élevés sans traitement antibiotique, selon un cahier de charges précis, qui engage les éleveurs dans des modes de production plus naturels et durables, pour une alimentation saine au bénéfice de tous.
*Lapin : après le sevrage