Au cours des dernières années, la France a été touchée par plusieurs scandales alimentaires. Reflétant les défaillances de notre modèle agroalimentaire intensif, ces épisodes ont eu un impact particulièrement négatif sur la vente des plats cuisinés et sur la confiance des consommateurs à leur égard. À titre d’exemple, à la suite de la polémique du Horsegate, le chiffre d’affaires des plats préparés avait immédiatement reculé de 45 % ! Néanmoins, face à la vigilance accrue des industriels et à la transformation des plats cuisinés, qui ne cessent de monter en gamme, le marché est actuellement en train de se ressaisir. Les normes d’hygiène, les impératifs de traçabilité et les exigences de qualité de l’époque représentent désormais les standards du secteur, afin de reconquérir le cœur et l’assiette des consommateurs.
Les plats préparés : un marché qui se porte mieux
Récemment intervenue comme à son habitude sur le plateau de France 2, la journaliste Margaux Manière a dressé un bilan de la situation positive du marché des plats préparés en France. Grâce à la montée en gamme des plats cuisinés et aux efforts qualitatifs opérés par les acteurs du secteur, les ventes de plats préparés ont augmenté, en 2018, de 2,5 % en valeur, pour atteindre un chiffre de 5 milliards d’euros. Son impact se mesure en particulier sur les ventes de pizzas surgelées ou prêtes à cuire qui ont littéralement explosé, dopant au passage les chiffres du marché tout entier.
Les plats préparés intègrent également les sandwichs et autres salades, autrement nommés « snacking » classique. Cette branche du marché connaît une croissance importante toujours d’actualité, avec un bond conséquent de 10% en 2017 en grandes et moyennes surfaces. Cependant, selon LSA, les salades gagnent plus en popularité auprès des consommateurs que les sandwichs.
Les efforts se multiplient pour redorer l’image des plats cuisinés
Ainsi, les entreprises spécialisées dans la création de plats cuisinés ont totalement revu leur stratégie et ont réalisé un changement de gamme.
L’essor du végétal
Alors que les Français sont de plus en plus soucieux de la qualité des ingrédients qu’ils consomment, et face à l’essor des régimes végétariens, les plats cuisinés se mettent au vert ! Il est aisé de constater que les industriels spécialisés dans les plats préparés intègrent de plus en plus de recettes adaptées aux végétariens (dotées de l’appellation « veggie » auprès du grand public) dans leurs gammes de produits D’ailleurs, des marques telles que Fleury-Michon et Herta se sont aussi emparés de cette tendance. Pour 93 % des consommateurs français, les produits végétaux sont jugés bons pour la santé. Les plats cuisinés misent donc de plus en plus sur les protéines végétales et les intègrent dans leurs recettes.
La « premiumisation » des plats préparés
Dans le même registre, les marques spécialisées dans la préparation de plats cuisinés misent désormais sur des étiquettes plus qualitatives et des présentations plus soignées. Comme l’explique Patrick Le Rue, directeur marketing de Fleury-Michon : « Nous avons privilégié la naturalité », affirme-t-il. « Tous les plats sont sans conservateurs, sans colorants et sans arômes. Mais surtout, nous avons voulu que le plaisir passe aussi par les yeux en travaillant l’appétence en plus du goût ». Des ingrédients plus nobles comme des fèves, du lait de coco, de la courge butternut ou du riz basmati s’invitent désormais dans leur composition, tandis que les recettes sont élaborées en collaboration avec les plus grands chefs.
Le nutri-score, une aide précieuse pour le consommateur
Si certains députés proposent d’instaurer une taxe sur les aliments trop salés, d’autres démarches ont vu le jour pour guider le consommateur et l’aider à manger mieux. Le nutri-score s’invite sur certains packagings et apporte, d’un simple coup d’œil, une indication sur la qualité nutritionnelle des produits. Si ce petit logo à 5 couleurs n’est que facultatif, il a déjà acquis de nombreux adeptes. 77 % des sondés déclarent avoir confiance dans les informations qu’il donne et 88 % d’entre eux associent le nutri-score à la qualité nutritionnelle des articles. Au début de l’année 2018, une enquête mise en œuvre par Leclerc avait d’ailleurs démontré l’efficacité de ce nouveau sigle. Selon l’enseigne, la présence de ce pictogramme améliorerait le profil nutritionnel des paniers des clients de 10 % en moyenne. L’envie de manger plus sainement gagne donc du terrain, y compris dans le secteur des plats cuisinés.
D’un autre côté, certains consommateurs privilégient le contrôle des produits qu’ils consomment, allant au-delà du domaine de l’alimentaire pour même atteindre l’esthétique. Des applications mobiles telles que Yuka permettent à tout possesseur d’un smartphone de scanner un produit et d’en mesurer l’impact positif ou non sur son organisme. De plus, de nombreuses applications se sont développées autour du contrôle de l’alimentation, en fournissant des détails précis sur les macronutriments, et impacts en matière de calories, de chaque aliment consommé dans la journée.