La juste rémunération des agriculteurs, au-delà de l’exigence du consom’acteur

# tendances par Gastronome Professionnels

L’actualité nous a rappelé que l’alimentation a une valeur, et que notre nourriture ne tombe pas du ciel. La juste rémunération des éleveurs et agriculteurs occupe une place centrale parmi les variables de l’éthicisation de l’alimentation. Comme le documente cette étude IPSOS (2020), plus de 85 % des Français demandent une plus juste rémunération des paysans. Plus largement, une grande majorité de nos concitoyens demande que les financements de la PAC soient réorientés vers un modèle agricole et alimentaire plus durable, plus sain et surtout plus juste pour :

  • Assurer une juste rémunération tout en maintenant un nombre élevé d’agriculteurs en activité (87 %) ;
  • Préserver le climat, l’environnement et la biodiversité (87 %) ;
  • Mieux intégrer l’impératif du bien-être animal (85 %).

Autre tendance qui abonde en faveur d’une rémunération plus juste des éleveurs : 70 % des sondés souhaitent privilégier un modèle d’élevage marqué par une forte préoccupation pour le bien-être animal, quitte à payer plus cher. Décryptage…

La juste rémunération : un enjeu éthique mais aussi stratégique

Fin juin 2021, l’Assemblée nationale a adopté, à l’unanimité, la proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs (en première lecture). S’inscrivant dans la continuité directe de la loi EGalim, ce texte entend rééquilibrer les rapports de force et rationaliser les relations commerciales entre les différentes parties prenantes dans l’alimentaire et l’agroalimentaire avec, en ligne de mire, une plus juste rémunération des agriculteurs français. Au-delà de l’exigence du consom’acteur, cet enjeu porte un intérêt majeur :

  • Aménagement et développement des territoires ;
  • Promotion de la ruralité pour « desserrer l’étreinte des villes sur les Hommes et les activités», comme l’explique Jean-François Hervieu dans son ouvrage « Economie rurale » ;
  • In fine, la préservation de la souveraineté alimentaire de la France, un enjeu exacerbé par la parenthèse pandémique.

La proposition de loi adoptée en première lecture vient apporter une meilleure visibilité aux agriculteurs pour remédier à certains facteurs de précarité :

  • Obligation de signature de contrats pluriannuels entre le producteur et son premier acheteur (trois ans au minimum, avec une formule de révision automatique des prix). Cette visibilité sur le moyen terme permet à l’agriculteur de se projeter, d’investir et d’ « oser » des pratiques vertueuses ;
  • Principe de non-négociabilité de la matière première agricole ;
  • Indexation des prix ;
  • Création imminente d’une instance de règlement des différends en la matière.

Le projet de loi souhaite également apporter plus de transparence au consommateur, avec l’obligation d’indication du pays d’origine sur les produits agricoles et alimentaires « pour lesquels il existe un lien avéré entre certaines de leurs propriétés et leur origine ».

 

Le modèle coopératif, garant de la juste rémunération des agriculteurs

Gastronome Professionnels, émanation de l’esprit coopératif de Terrena au service des professionnels, s’appuie sur une filière avicole qui prône le produit bon, mais aussi l’intérêt de l’Homme, la diversité des territoires et le respect du vivant. Les enjeux de la 5e transition alimentaire sont gravés dans notre ADN, bien avant et au-delà des nouvelles réglementations. Fondé en 1887, le groupe coopératif solidaire Terrena s’appuie sur un modèle qui place l’humain au centre de l’activité, favorisant ainsi la juste rémunération des agriculteurs adhérents. Durable et solidaire par essence, ce modèle de coopérative volaille fait valoir un triptyque immuable :

  1. La mutualisation des moyens de production et de distribution ainsi que la minimisation des intermédiaires réduisent le coût de revient, favorisent la compétitivité et, in fine, assurent de beaux débouchés aux agriculteurs ;
  2. La gouvernance démocratique permet aux agriculteurs adhérents de rester maîtres de leur destin : libre adhésion, « un homme une voix », valorisation des personnes plutôt que du capital, solidarité intergénérationnelle par l’indisponibilité des réserves, éthique et équité dans les conditions de travail, contractualisation des éleveurs…
  3. Non délocalisable par définition, la coopérative joue pleinement son rôle dans la création de l’emploi et l’aménagement du territoire.

En bout de chaîne, les professionnels de la restauration et de l’agroalimentaire trouvent en l’offre Gastronome Professionnels une matérialisation concrète de cette agriculture recentrée sur l’Homme. Découvrez nos responsabilités en faveur d’une agriculture plus vertueuse.

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