La tendance du snacking est de plus en plus importante en France. En effet, les Français sont devenus adeptes des repas « hors domicile », bien qu’ils restent attachés aux traditionnels dîners et déjeuners en famille et entre amis. Quel état des lieux dresser de ce mode de consommation de plus en plus adopté et quels en sont les leviers de croissance en 2019 ?
L’augmentation des repas pris « hors domicile »
Tout d’abord, la première évolution à relever réside dans l’augmentation globale sur l’Hexagone du nombre de repas effectués hors du domicile, que cela soit à l’extérieur et/ou à proximité du travail.
Le petit-déjeuner se prend de plus en plus à l’extérieur
Avec l’apparition de nombreuses enseignes de coffee shop à travers le territoire (Starbucks, Costa, La Brioche Dorée), les Français n’hésitent plus à pousser la porte de ces établissements pour prendre un café et une viennoiserie sur le pouce.
Résultat ? 15% des visites dans les enseignes de restauration rapide sont réservées à la prise du petit-déjeuner[1], rattrapant progressivement les chiffres du dîner, mais aussi du déjeuner.
[1] Source : The NPD Group
Le déjeuner se consomme dans un établissement proche du lieu de travail
Côté déjeuner, on observe également un bouleversement dans les habitudes de consommation. Les Français prennent moins de temps pour leur pause du midi et n’hésitent pas à se diriger vers des restaurants qui proposent des plats à avaler « sur le pouce », mais de qualité.
Ce concept porte désormais le nom de « fast casual ». Il est donc de moins en moins courant de voir des salariés rentrer chez eux entre midi et 14h pour profiter d’un déjeuner. Ainsi, 24% des repas en France sont aujourd’hui pris hors domicile[1], incluant des dîners pris sur le pouce, entre collègues et hors travail : les afterworks.
[1] Source : Kantar World Panel
La tendance de l’afterwork et les sorties en week-end
Ce mode de consommation déstructurée fait la part belle à l’apéritif et au dîner en soirée[1]. Les Français apprécient les plats à partager et la simplicité d’un apéritif pris en terrasse après une journée de travail ou en week-end. Les plats concernés incluent notamment :
- Les finger food ;
- Les tapas ;
- Les sushi, etc.
Il s’agit d’un véritable pan de marché, notamment parce que 59% des salariés français jugent compatible le principe de « convivialité » avec l’entreprise, concrétisé par les afterworks effectués par 42% de ces mêmes salariés français.
Toujours selon Entreprise.news, il est possible de constater que 13% des firmes françaises dédient un budget à ces événements hors du cadre de travail. Les montants varient pour une fourchette de 10-15€/personne pour la moitié des entreprises et 25€/personne pour 10% de ces organisations. Étroitement liés à l’afterwork, les plats issus de la restauration rapide et de la consommation « sur le pouce » voient d’ailleurs leur classement évoluer.
[1] Deux phénomènes qui gagnent 4 points de croissance. Source : The NPD Group
Les préférences des Français en matière de snacking et restauration rapide
Au-delà du développement conséquent des afterworks, les Français font de plus en plus preuve de diversité dans leurs préférences. Selon le baromètre de Snacking d’Avril-Mai 2019, les consommateurs s’orientent de la façon suivante dans la restauration rapide :
- L’incontournable sandwich garde sa première place à 43% ;
- La pizza le rattrape progressivement à 19% ;
- Le burger prend lui aussi du terrain à 13% ;
- La cuisine ethnique à 9% ;
- Le kebab à 7% ;
- Le reste (italien, café/pâtisserie, healthy et glace) pour 10% cumulés.Par ailleurs, on constatait en 2018 une hausse de 2,5% de la fréquentation des établissements spécialisés en burgers et pizzas et une hausse de 2,2% des dépenses qui y sont consacrés.Véritable symbole de cette nouvelle dynamique, cela vient s’opposer à la stagnation des sandwichs qui ne connaissent pas de hausse de fréquentation et un faible point supplémentaire en matière de dépenses.
L’autre dynamique à noter dans les habitudes de consommation réside dans la population croissante d’individus se considérant comme des « consom’acteurs », autrement dit conscients de leurs achats.
La multiplication des consom’acteurs
De plus en plus engagés, les Français souhaitent davantage consommer de façon responsable. Ils sont d’ailleurs 21% à se considérer comme étant des « consom’acteurs »[1].
[1] Source : Kantar World Panel
Un consom’acteur, qu’est ce que c’est?
Le terme a d’abord été créé pour identifier les consommateurs :
- Désireux de connaître le process derrière chaque produit acheté ;
- En quête d’interactivité avec les marques ;
- Soucieux de trouver la meilleure offre en effectuant des comparatifs.
Il représentait la mutation naissante des mentalités vers une pensée commune : être conscient de ce que l’on achète. Cela induit plusieurs questions que le consommateur se pose :
- « Pourquoi acheter ce produit plus qu’un autre ? » ;
- « Ai-je réellement besoin de ce produit ? » ;
- « Quelles sont les conséquences de ma consommation de ce produit ? ».
Aujourd’hui, le terme a évolué et s’est démocratisé afin d’inclure une forte connotation d’engagement pour l’environnement et pour l’éthique, en accord avec les récentes évolutions sociétales, notamment la priorité accordée à la consommation dite « locale ».
Consommer local
L’un des facteurs principaux de l’engagement des Français est le désir de manger local. Avec des produits plus traçables, leurs craintes sont résorbées et ils apprécient davantage ce qu’ils consomment. Cela ne se limite pas à l’agriculture biologique, puisque les consommateurs se tournent vers les produits issus de la production locale et des circuits courts. Ils sont aujourd’hui 77% à essayer de privilégier ce mode de consommation[1], redécouvrant le bonheur d’échanger avec les petits producteurs de leur région sur tous leurs produits, y compris ceux de saison.
[1] Source : Kantar World Panel
Consommer de saison
Souvent, le « consommer local » s’accompagne du « consommer de saison ». Il s’agit d’un duo gagnant pour les millenials, qui sont 82% à souhaiter se restaurer dans des établissements locaux et privilégiant les produits de saison[1], mais aussi très nombreux à accorder de l’importance à une nutrition saine.
[1] Source : Food Service Vision
Consommer plus sainement
Enfin, et de manière plus générale, les Français sont très attentifs au « clean label ». Autrement dit, ils consomment de plus en plus de produits garantis sans conservateurs et autres produits chimiques.
Manger sainement, pour soi et pour la planète : le crédo adopté par 83% de consommateurs français[1]. Ces exigences se couplent avec un cruel manque de temps à accorder à la cuisine, poussant les Français à s’intéresser à la livraison à domicile ou au bureau.
[1] Source : Kantar World Panel
La progression de la livraison à domicile et au bureau
À l’heure actuelle, une tranche croissante et jeune de la population privilégie la restauration en livraison afin de gagner du temps.
La nouvelle habitude de consommation constatée chez les millenials
Ayant une affinité prononcée pour les nouvelles technologies, les millenials sont les premiers concernés par le phénomène de la livraison des repas. Pratique digitalisée, la livraison est un modèle simple, rapide et efficace. Ainsi, 60% des consommateurs de 18-24 ans utilisent des services de livraison de repas[1].
[1] Source : CHDExpert
Un gain de temps apprécié
Mais la livraison, c’est surtout le moyen de gagner du temps. Un temps précieux pour de nombreux consommateurs. Désormais habitués au système de commande entièrement dématérialisé, la livraison de repas via des applications et l’achat de produits alimentaires sur Internet sont pleinement démocratisés. Aussi, 29% des foyers se font livrer à domicile[1] en faisant recours à différents services :
- Uber Eats ;
- Deliveroo ;
- Frichti ;
- Quitoque, etc.
Sur la base d’un sondage réalisé en juin 2019, CB News affirme que 33% des 18-44 ans utilisent ce type de service par manque de temps et d’envie de cuisiner. C’est la raison pour laquelle 20% de cette tranche d’âge choisissent de se faire livrer le soir afin de substituer cette livraison au traditionnel dîner.
[1] Source : Kantar World Panel
La répartition des livraisons entre domicile et bureau
D’après Snacking, le marché de la livraison à domicile et au bureau de plats en tout genre va connaître une forte croissance de près de 20% chaque année, catalysée par les pratiques des millenials rentrant sur le marché du travail et investissant leur argent à leur guise.
Plusieurs chiffres sont à relever, notamment le fait que l’on suppose que ce marché atteint une valeur de 3,3 milliards d’euros. Parmi les consommateurs ciblés, une répartition des préférences des lieux de livraison se dégage :
- 59% se font livrer aussi bien au bureau que chez eux ;
- 37% se font uniquement livrer à la maison ;
- 4% se font livrer au travail.
Autrement dit, 63% des Français choisissent de se faire livrer au bureau par manque de temps lors de la pause déjeuner.